Mon pote Mowgly

par Jems

Mon pote Mowgly..
 

Je t'ai vu grandir avant qu'on prenne nos distances, je dirais même qu'on a grandi ensemble dans le BMX, mais séparément..

 

Je ne suis pas coutumier du fait de déverser mes émotions sur la toile, en général je les garde pour moi. Pourtant dans ce cas précis j'ai besoin d'écrire.. Quel meilleur exutoire que ce sanctuaire qu'on a construit ensemble il y a maintenant 7 ans, Compression?

 

Tu faisais partie des gens qui m'ont fait découvrir le BMX, tout du moins sa composante la plus passionnante et humaine à mes yeux: le Trail.

On a creusé ensemble, non sans conflits, notre premier champ de bosses avec nos frères et potes respectifs. Ça a parfois clashé pour des prétextes futiles et à cause de notre puérilité..

Malgré tout le premier de nous deux à avoir le courage et la maturité de relier les ponts, ça aura été toi. Trop aveuglé et verrouillé par l'orgueil que j'étais, je m'y refusais, perdant ainsi tout les bénéfices de ta compagnie. Que de temps perdu, si j'avais su putain...

 

Ta passion et ton esprit bienveillant balayaient tous les mauvais sentiments d'un revers pour ne laisser place qu'à la joie d'être ensemble et de construire. Sur le projet Compression tu es devenu naturellement l'ambassadeur prophétique de toute une région et même plus encore. Tu as porté au delà des océans l'idée qu'en se réunissant on pourrait tout faire, tout créer. Une communauté mondiale dont tu étais l'un des meneurs silencieux, n'en retirant d'autre satisfaction que celle du partage et de l'échange, de la vie.

 

Depuis quelques jours, je ne peux pas m’empêcher de repenser à toi comme à un gosse. Il faut dire que tes taches de rousseurs et ton visage aux traits fins, ceux d'un enfant, me laissaient penser que tu ne pouvais pas vieillir, pas en apparence du moins. 

C'est pas juste, le mois dernier on roulait ensemble sous le doux soleil de novembre à Barcelone, tu étais là, joyeux, rayonnant, heureux.

 

Je penses aujourd'hui à Lola et à Audrey, à Pierre, Antoine, tes parents, Boulou, Etienne ... tous ceux qui souffriront de la torture de ton absence... et égoïstement je repense à ces moments que j'ai eu la chance de partager avec toi. Je n'en avais pas pris la mesure quand il le fallait vraiment, je n'ai pas su apprécier assez chaque leçon de vie subtile que ta compagnie apportait.

 

J'en pleure maintenant que je cherche des photos dans mes disques durs pour pouvoir revoir ta tronche au moins sur un écran ...